Je suis réveillée par des chants d'oiseaux. Dehors, le soleil est levé et je découvre le très joli jardin de l'hôtel. Devant moi, le lac Kivu est tranquille. Un employé de l'hôtel me voit prendre des photos et m'appelle pour me montrer un martin-pêcheur. Mais le bel oiseau s'envole au moment où je me prépare à le photographier. Moment magique...
Je retrouve le reste de l'équipe sur la terrasse pour le petit déjeuner: omelette, toasts, fruits frais.
Nous nous mettons en route à 8h. Dans une école, des enfants nous accueillent en se levant et en disant en choeur: "Bonjour messieurs les visiteurs"... même quand je rentre seule dans une classe! Cette école sert de refuge pour des déplacés de la guerre. Les gens sortent en journée pour laisser les enfants suivrent les cours. S'il pleut (et il pleut parfois très fort!), c'est évidemment un problème.
Le directeur nous explique aussi que les locaux sont trop petits pour accueillir tous ces élèves. Deux élèves de sixième racontent ce qu'ils vivent. Je me rends compte que si les petits rient, sourient, courent et sautent autour de nous, les plus grands ont un visage terriblement sérieux et triste. Soleil, un garçon de 14 ans qui a perdu sa famille, est comme éteint...
On visite encore une centre de santé puis un centre thérapeutique où l'on soigne les enfants qui ont des problèmes de santé parce qu'ils n'ont pas de repas équilibré. Un homme nous appelle: il s'appelle Adamo et anime les enfants en chantant et en agitant des marionnettes. Ses chants et son sourire doivent faire autant de bien aux enfants et aux mamans que les rations de lait enrichi!
On prend un peu de temps à midi pour se nourrir (je ne pensais pas manger un jour une brochette de chèvre...). L'après-midi est difficile. On rencontre des gens qui survivent sans rien. Ils se sont réfugiés dans un temple et, la journée, doivent libérer les lieux. Ils n'ont rien à manger, dorment sur le sol en béton la nuit, et ça dure depuis deux mois. Deux femmes nous racontent des moments terribles qu'elles ont vécus. Nous sommes bouleversés. Et puis, encore une fois, nous comprenons à quel point les gens s'entraident. Une maman a ainsi accepté 15 déplacés chez elle. Mais comment nourrir tout le monde quand on n'a rien? Il faut se débrouiller... Dans une église à côté, des gens chantent des cantiques.
En fin de journée, on rentre bien fatigués à l'hôtel. Mince, il n'y a presque pas d'eau: pas moyen de prendre de douche!
Nathalie
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