Lever à 6h40 (en Belgique, il est 5h40!)... Après le petit déjeuner, nous montons en voiture. Il est 7h30 quand nous quittons la capitale rwandaise. Nous sommes au pays des "mille collines". Les paysages sont magnifiques, les collines sont vertes, le soleil brille.
Trois bonnes heures plus tard, nous passons la frontière. Il faut remplir des formulaires, expliquer ce que nous venons faire en tant que journalistes au Congo. Une fois la frontière passée, nous sommes à Goma. C'est la capitale du Nord-Kivu. Nous nous rendons au bureau de l'Unicef. Nous y sommes accueillis par Jaya, un Canadien qui est responsable de la communication de l'Unicef à l'est du Congo. C'est lui qui organise notre séjour ici.
Il nous explique la situation devant une immense carte de la région, puis nous partons pour un premier camp de déplacés. Les enfants accourent à notre arrivée, et nous interpellent: "Blanc! Donne-moi un biscuit!" Certains de ces réfugiés sont là depuis un an et demi. Ils vivent dans des petites huttes, sur la lave durcie du volcan tout proche. Je suis frappée de voir l'énergie que mettent certains déplacés à faire chanter, danser, dessiner, jouer les enfants. Je suis émue par certains dessins, mais aussi par les chants...
Les chants de Goma :
Dans une file pour recevoir les rations de nourriture, une maman me tend son enfant et me demande de l'emmener avec moi. Elle est tellement convaincue que son bébé sera plus heureux et plus en sécurité en Belgique...
Nous rencontrons Faustin, aussi. Ce garçon a perdu sa famille. Une autre famille, qui comptait déjà 7 enfants, l'a recueilli. La solidarité, le partage, la gentillesse...
A 17h20, nous allons dans un centre qui accueille des enfants sortis de groupes armés. Un garçon me raconte comment il est devenu enfant soldat. Son histoire est terrible, mais il la termine en disant que l'espoir domine, car il croit en Dieu. A 18h35, il nous faut partir. Le chauffeur nous fait comprendre qu'il est tard et que, pour des raisons de sécurité, il faut absolument rentrer à l'hôtel.
Nous mangeons sur la terrasse de l'hôtel. Ouf! On n'avait plus mangé depuis le petit déjeuner! Je goutte au tilapia, un poisson. A 22h, je rejoins ma chambre. Je suis à peine couchée que le courant est coupé! Quelques minutes plus tard, un moteur se met à ronfler à côté de ma chambre. C'est un générateur, qui prend le relais pour fournir l'hôtel en électricité quand le réseau électrique s'arrête de fonctionner. Il paraît qu'ici, certains ont 3 ou 4 heures d'électricité par jour...
Nathalie