Ah ben ça... Je ne savais pas que Tournai comptait un DJ trance de carrure internationale... Fred Baker, alias Frédérick De Backer. Le CD trainait dans une pile depuis des mois, et un samedi de boulot en télétravail, alors que j'avais limé toutes les sorties electro récemment reçues, je farfouillais dans la pile des "pas trop écoutés ou alors une fois ou deux maximum", et j'me suis dit: allez, donnons une chance à ce DJ trance anglais ou hollandais...
Donc, je me documente, et voilà que j'apprends que le bonhomme est non seulement belge, mais de surcroit wallon. De Tournai, donc. Ben oui, je m'étonne, parce que la trance, c'est plutôt hollandais ou anglais comme style, et depuis les années 90, y a plus grand chose qui passe la barre chez nous. Ou en tout cas chez les plus de 16 ans.
En surfant sur Discogs, quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que justement, le Frédéric De Backer, de Tournai, avait bercé ma jeunesse (refoulée, mais qui affleure quelques fois quand je suis sûr que personne ne m'entend...) avec un mégatube trance: "Eisbear", sous le pseudo de Groovezone. Largement inspiré d'ailleurs d'un titre, "Eisbär", composé avant les calendes grecques par Stefan Eicher, oui oui. Sous le pseudo de Grauzone, cette fois: un hommage à Kraftwerk avec quelques paroles en dialecte allemand de Suisse. Donc Groovezone, c'est lui, Frédéric De Backer, de Tournai. Dingue!
Et puis alors, en surfant un peu plus avant sur Discogs, que vois-je? Qu'apprends-je? Que le gaillard remixe aussi les grandes stars de ce genre electro si typique des stades de foot qu'est la trance. Je suffoque presque... Frédéric De Baker, de Tournai, joue avec les plus grands DJ trance, tout de blanc vêtus dans les soirées géantes comme Dance Valley, Sensation ou Global Gathering, qui sont donc à la trance et à la progressive ce que Sonar, 10 Days ou I Love Techno sont aux genres electro dits "nobles"...
Sur son "Never Forget Hollywood Fairytales", le Fred propose donc deux disques qui plairont beaucoup aux ados. Le premier bastonne, avec des mélodies toutes classiques, en montées et explosions. Indigeste, mais ceux qui écoutent Tiesto, "the best DJ in the world" (c'est eux qui le disent, et des magazines un peu pouraves comme MixMag aussi, d'ailleurs), aimeront. Ceux qui, dans le même genre, écoutent Paul Van Dyk, Paul Oakenfoald ou Armin Van Buuren, aimeront aussi. Oui, je connais leurs noms car, si vous avez suivi, quand j'étais ado... Franchement, à part le morceau d'ouverture, y a pas grand chose à retenir... C'est un peu le nouveau Mylène Farmer pour garçon adolescent. La réponse hennuyère à la tektonik.
Le second disque est plus chillout. Plus Ibiza. Alors que le premier ferait trembler les tôles des grands festivals trance, celui-ci passerait plutôt dans des lounge bars. Bon, on est loin de l'electronica ouateuse de la maison Border Community. Ou du dub de Burial. On flirte plutôt avec Moby. Mais, déjà, on peut enlever les boules Quies...
Allez, pour conclure en retenant quand même quelque chose de positif, nous dirons que Fred Baker, en plus d'une découverte régressive, restera comme une curiosité dans une discothèque gonflée à la musique électronique de 2008.
Julien RENSONNET
+ Fred Baker, Never Forget Hollywood Fairytales, PIAS
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