«Windsor, 25 septembre 1980. John Bonham, batteur de Led Zepplin, a bu toute la journée. Vodka. Trop de Vodka. C'est la nuit. Il a tellement bu qu'il ne se relève pas quand vient le vomi. Il a le visage dedans, ne s'en aperçoit pas. Peut-être alors qu'il se réveille, les yeux exorbités, les mains sur le cou. Il cherche à aspirer, mais la trachée refuse. Il y a forcément cet instant de peur nue. Il veut respirer, ouvre la bouche, mais retombe sur le ventre et cette fois c'est fini.»
”Stairway To Heaven” au Madison Square Garden
Ces quelques lignes qui racontent la mort, stupide, de John Bonham, arrivent à la douzième des 385 pages de «Rock'n roll, un Portrait de Led Zeppelin». Et posent le climat de cette remarquable biographie du mythique groupe des seventies. Une somme magistrale, riche de récits de concerts, de rapports de tournées, de portraits en nuances et d'anecdotes sulfureuses. Un regard sociologique sur le rock aussi. Un précis de musicologie encore, avec les innovations du Zeppelin, tant sur scène qu'en studio. Un véritable roman surtout, conçu comme une œuvre littéraire par François Bon, déjà prolifique auteur de bios de Dylan et des Stones.
Chien, requin et cocaïne
L'histoire est noire. Un itinéraire de saccage et de luxure. Ainsi, un soir, une fille se pointe avec son chien dans une chambre d'hôtel. Le groupe «s'amuse», avec les deux. Plus tard, dans un autre hôtel, on «s'amuse» encore. Avec un requin cette fois. Le manager parcourt aussi à moto les couloirs qui séparent les chambres de ses poulains. «Des anecdotes très chouettes à écrire», avoue François Bon.
”Whole Lotta Love” lors du mythique concert d'Earl's Court en mai 1975.
Mais le scandale colle aux bottes du groupe. Comme la coke et le whisky, seules façons d'oublier les acouphènes. C'est ça qu'on retient. Au-delà des guitares de Page pour les Stones ou Johnny. Au-delà de la voix tremblante de Plant ou de la puissance de Bonham. Au-delà même, de tubes comme «Stairway to Heaven» ou «Whole Lotta Love».
”Black Dog” en live
«Page a pris de l'héroïne jusqu'en 84, note l'auteur. Et Plant a toujours une drôle de tronche aujourd'hui. Cette débauche est pourtant l'antithèse de leur quotidien sage de jeunes Anglais de la campagne. Ça me fascine.»
Les riffs mythiques de “Kashmir” avec un monstrueux solo de John Bonham.
Comme toute la charnière des années 60 à 70 puisqu'après Dylan, les Stones et Led Zep, François Bon va s'attaquer à Hendrix. «L'automne 68, c'était terrible: le double blanc des Beatles, le début de Led Zep, le troisième album des Doors et les premiers disques d'Hendrix. A notre âge, on n'a pas le choix: c'est ça qu'on écoutait. Et qu'on écoute encore. Avec recul, sans nostalgie.»
Sans nostalgie?
Julien RENSONNET
+ Interview complète de François Bon dans Vers l'Avenir, L'Avenir, Le Jour ou Le Courrier de ce mardi 28 octobre
+ François Bon, «Rock'n Roll, un portrait de Led Zeppelin», Albin Michel, 385p., 20€
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Rédigé par : grand petit plus | 04 novembre 2008 à 20:01