The Basstet
La deuxième démo de The Basstet a été enregistrée l'an passé. Pas mal pour un groupe formé en 2007. Mais chose assez logique pour des gars qui y croient et qui cherchent plus que tout à jouer en live. Si avec Back Off, ils ont leur "single" (très - trop?- largement inspiré des Arctic Monkeys), il faut jetter une oreille attentive à "On marche seul", un titre qui se rapproche de leurs prétentions rock, garage, funk...
Pimp
"PIMP, un groupe belge qui marie un son rock d'Outre-manche et des paroles en français, le tout teinté d'une touche électro..." Un slogan qui donne envie de tendre l'oreille. Au fil de son existence, le groupe a intégré cette touche électro qui lui permet effectivement de se différencier... et de trouver son identité comme l'affirment ses membres. Mais l'électro donne surtout un coup de fraicheur et plus de peps...
Royal Hotel
Difficile de classer ce groupe. Pas besoin, en fait. On s'enfonce avec plaisir dans cet univers musical un rien bordélique que ne renierait pas Mike Patton (et pas que pour la voix) dans sa version Mr Bungle. Le groupe tente bien de présenter sa musique "subtil mélange de glam prétentieux, de jazz et de rock". En tout cas, pour que le projet tienne la route, Royal Hotel doit s'appuyer sur des musiciens balaises... et c'est le cas.
Kaptain Oats
Un groupe qui commence par des reprises de blues-rock, cela situe déjà le niveau. Comme Royal Hotel, Kaptain Oats propose son propre univers. Si ça part moins dans tous les sens, on est curieux d'entendre comment chaque morceau va évoluer. Seul problème, les quatre titres postés sur le myspace provoquent une énorme frustration: on a envie d'en écouter bien d'autres...
Les votes se feront via ce lien (qui ne sera effectif que ce mardi 20 janvier à partir de 0h01) : http://www.actu24.be/concours/lejouronstage.html
The Basstet - 9/15 (12/15 pour les titres garage; 6/15 pour les titres français; d'où 18/30, et donc 9/15...)
D'emblée le riff sur "Backoff" est accrocheur. Très garage. Electrique à crever. Très english rock, Arctic Monkeys ou Dirty Pretty Things. Ou Strokes. C'est rare en Belgique, où les groupes qui marchent préfèrent souvent diluer leur âpreté dans la pop. S'il y avait une réminiscence belge à souligner, ce serait Hollywood Porn Stars, pour la démarche. Voire The Experimental Tropic Bluesband en moins rapide et rockabilly, ou Two Star Hotel en moins noir (Treat me Bad). Voire les Bruxellois de dIPLOMAT. Sur "Spam Me" surgissent aussi des envolées de guitares assez dégoulinantes dont le groupe pourait se passer, sauf s'ils veulent se référer aux 70ies. On déchante assez vite sur le titre en français, qui lorgne vers le blues et vers la pop hexagonale. On songe, c'est malheureux, à Raphaël. Ou, en moins frimeur et arrogants dans les riffs, aux BBBrunes. Dommage. Creuser davantage la veine garage devrait être la priorité de The Basstet s'ils veulent percer sur un sillon plutôt peu exploré chez nous.
Pimp - 6/15
C'est sans doute horrible à s'entendre dire pour le groupe, mais la voix du chanteur, je le confesse, me fait penser à Obispo. Jusque dans les textes. Non que j'écoute Obispo, mais simplement qu'il est impossible à éviter si l'on zappe sur une télé qui diffuse TF1, ou sur une radio qui offre VivaCité ou Bel RTL. Soit toutes les télés et radios de Wallonie. Hum... Tant qu'on est dans les réminicences inavouables, il y a aussi du Calogero chez Pimp. Et puis bon, on pense évidemment à Kyo, à Luke, aux agassants Belges de Yel et à tous les dérivés du rock ado français. D'ailleurs, les textes sont aussi plutôt axés vers les amourettes. Ce qui déforce à mon avis les morceaux, qui gagneraient en crédibilité avec des paroles plus "adultes". Terminons par dire que les sons electro ne sont pas omniprésents, ni envahissants, et peut-être même trop discrets à une époque où les machines contaminent toutes les "next big things" du marché british. Bon, tout ça pour dire que Pimp n'est pas trop ma tasse de thé, ou plutôt mon verre de gros rouge.
Royal Hotel - 13/15
Le personnel du Royal Hotel emmène sa clientèle des gargottes de port avec leurs orchestres de corsaires (on pense à Debout sur le Zinc) aux bouges sombres et mal fâmés d'Europe de l'Est avec leurs groupes de reprises gueulards en passant (je sais, c'est un détour) par les clubs de jazz de Manhattan, les festivals au public de dreadlocks va-nus-pieds et les revues musicales de Broadway. Les arrangements sont riches, soignés et foisonnants. Les compositions variées comme le paysage du transibérien. On pense aux Ogres de Barback pour le côté orchestre, aux cordes de Venus pour la grandiloquence intellectuelle et à DeVotchKa pour l'influence balkanique, folk et americana. Intello, conceptuel à l'extrême, festif comme un concert de ska et triste comme un clown démaquillé.
Kaptain Oats - 9/15
Il y a du Red Hot Chili Peppers chez ce groupe. Mais plutôt que de céder aux sirènes aguicheuses de la pop, ces Namurois préfèrent les basses bluesy et les relances quasi hard rock américain à la Kings of Leon (c'est flagrant sur "Let me Breathe for You"). Kaptain Oats ne crache pas non plus sur quelques mesures plus... mesurées, quasi acoustiques, ce qui laisse augurer de bonnes variations en live. C'est clair, il y a de quoi picorer, mais les quelques titres présentés se refusent quand même à toute joie de vivre... C'est toujours le doux amer qui prévaut, même sur le plus funky "Sunny Day".
Rédigé par : Julien Rensonnet (journaliste actu24.be et rédaction magazine) | 25 janvier 2009 à 12:08