Il aura fallu trois ans au quatuor flamand The Hickey Underworld pour sortir son album des limbes après sa victoire au Humo’s Rock Rally, le concours de jeunes talents le plus coté au nord du pays. Et comme s’il avait contenu sa rage durant ces trois interminables années, le groupe lâche sa puissance de feu et son énergie diabolique sur 10 plages qui sentent bon la poudre. Leur single, le brûlot Future Words, décape les classements en Flandre, doublant U2 et Kings of Leon.
Nous avons discuté avec Jimmy Wauters, dans un mélange d’anglais, de néerlandais et de français typiquement belge. Il est le batteur de cette équipe dont les noms résonnent comme la liste des sélectionnés des Diables Rouges : Younes Faltakh au chant, Jonas Govaerts à la guitare et Georgios Tsakiridis à la basse. C’est en tout cas l’avis du festival Rock Werchter, qui programme la troupe le dimanche 5 juillet.
Jimmy -en haut à droite sur la photo ci-dessous-, comment vous sentez-vous à la sortie de votre premier disque?
C’est un moment important. On s’y atèle depuis 3 ans et nous avons pu mesurer que les fans nous attendent désormais. Les labels et les agences de bookings devenaient aussi de plus en plus pressants.
Au Humo’s Rock Rally, vous battez The Blackbox Revelation, qui marchent bien en Wallonie depuis deux ans alors que vous débarquez seulement…
Ils ont toujours eu un bon plan. Dès la fin du concours, ils ont travaillé dur. Ça a été plus difficile pour nous. On a attendu notre tour. Mais le moment est là.
Pourquoi avoir signé sur Naïve, un label français?
Le plus important était de sortir de Belgique. Si tu signes sur un label belge, ils te font d’abord tourner en Belgique, et c’est là que tu restes coincé finalement. On s’est dit «oh, fuck you», visons plus haut. Les contacts avec Naïve ont été possibles grâce à Das Pop - dont trois membres produisent le premier disque éponyme de The Hickey Underworld.
Les réactions sont bonnes en France?
Le disque n’est pas encore sorti mais on a déjà fait quelques dates à Paris - en première partie de dEUS notamment - et les réactions des fans sont bonnes sur MySpace.
Vous allez jouer à Werchter. Un aboutissement?
Je suis allé pour la première fois à Werchter l’an dernier. J’ai
détesté. Trop grand, trop de monde. Horrible. Mais c’est le plus grand festival de Belgique, donc c’est clair que ça fait quelque chose. Même si pour nous, c’est un show comme un autre. On fera notre boulot. Par contre, pour notre entourage, ça commence à compter. Ils comprennent qu’on est dans la musique. Quand on joue devant 60 personnes, ma maman n’imagine pas bien. Même pour nos concerts à l’AB. Par contre, Werchter, ça, elle comprend. Elle connait.
Votre pochette est superbe et originale pour un groupe rock…
Merci. C’est une peinture immense d’un ami du collectif anversois Les Afreux. Il dessine des trucs occultes, influencé par des groupes comme Iron Maiden et tout ça. On adorait cette illustration avec des vaisseaux spatiaux, des temples, des objets mystiques…
Le single, Future Words, est le titre le plus pop de l’album.
Oui, mais il n’y a aucune volonté de sonner pop. On l’a enregistré il y a trois ans. Et dès le studio, on s’est dit «OK, il est terrible». C’est surtout une bonne chanson qui peut être jouée en radio, avec des mélodies. Le public va peut-être s’ouvrir grâce à ça. Et mieux comprendre le côté plus sombre de notre musique. Mystery Bruise est l'autre single possible, mais c'est avec ce titre qu'on a gagné le concours Humo et il est déjà plus ancien.
Justement : êtes-vous les Queens of the Stone Age belges?
Euh, vous connaissez le groupe The Rones? Eux, ils sont les Queens of the Stone Age belges. On écoute aussi plein d’autres trucs, et nous limiter à cette seule influence est impossible.
Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter?
On veut juste jouer le plus possible. Et peut-être gagner un peu d’argent avec notre musique.
Julien RENSONNET
i - The Hickey Underworld, Naïve/PIAS - En plus de Werchter, The Hickey Underworld joueront aux Ardentes, à Liège, le 10 juillet.
@ - http://www.myspace.com/thehickeyunderworldmusic
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