Je vous l'avoue: boire une coupe de champagne à 10h30 du matin, ce n'est pas dans mes habitudes. Mais quand on interroge Helmut Fritz, on n'y coupe pas, lundi matin ou pas... Vous me direz: il y a pire comme début de semaine. Je vous l'accorde. Surtout qu'Eric Greff, le gars qui se cache sous les traits d'Helmut, s'avère tout à fait charmant et plein d'esprit.
En mai et juin dernier, alors qu'il faisait déjà de la promo avant la sortie de son album (En observation, chez Sony Music), il refusait de sortir de son personnage d'héritier allemand quelque peu allumé, énervé par la branchitude parisienne. Mais depuis, son véritable nom a filtré sur la toile et dans certains journaux, et il accorde dès lors des interviews un peu shizophréniques, passant d'Eric Gerff à Helmut Fritz en un quart de seconde.
Bon, le costume aide quand même. L'énergumène est vêtu d'une chemise bleue à col blanc, une cravate zébrée, de grosses lunettes de soleil, un short zébré et des baskets mauves ultra-brillantes. Autodidacte complet - il a juste suivi quelques cours dans la classe "loisirs" du cours Simon - il perce enfin dans un monde qu'il rêvait de rejoindre depuis longtemps.
Vous pourrez lire ses réponses les plus sérieuses dans le Télékila de ce samedi 1er août. Voici l'autre partie de l'interview. Je lui ai présenté quelques photos en rapport - de près ou de loin - avec ses chansons ou sa carrière.
Hôtel Costes, à Paris: (rires) "Ca, on me l'avait pas encore fait! (Il crie) Ca m'énerve, le Costes! Sincèrement, toute cette condescendance... Tu rentres, on t'accueille... (Il prend une voix grave et parle tout bas): Bonsoir monsieur, vous avez une réservation? A quel nom? Je ne trouve pas... (Il reprend sa voix d'Helmut). Tu a l'impression que ce sont des stars en attente d'être découvertes! Donc j'y vais jamais!"
Discobitch: "Enorme tube l'année dernière, chanson extraordinaire. La ressemblance provient du fait que Laurent a certains sons qu'il utilise souvent. Mais la mélodie de Ca m'énerve et de La bourgeoisie, c'est totalement différent. Sans dénigrer, il faut juste considérer que Discobitch c'était un one-shot et que l'album d'Helmut Fritz pose un univers artistique déjanté. On va un peu plus loin...
Ursula Bretzel, auteur de la parodie Ca m'excite: "C'est pas une cousine d'Helmut. Je suis pour la parodie quand elle est bien faite. Là, je trouve qu'il y a une production moyenne, une certaine vulgarité. Cela m'aurait amusé si cela s'était arrêté à un titre. Mais il y a aussi une biographie, elle est aussi née en Allemagne... Elle s'approprie l'idée de quelqu'un d'autre pour faire du business, donc ça m'excite pas (rires).
Boris, chanteur de Soirée disco dans les années 90: "Cela a très bien marché à l'époque. J'étais dans une période où je n'écoutais pas ce style de musique-là. Respect, car c'était précurseur. Il y avait un clip très intéressant. Dommage qu'il soit plus là aujourd'hui. C'est une belle leçon, cela veut dire que sur des choses un peu spéciales, cela peut-être éphémère. Il faut toujours travailler et se remettre en question pour encore être là des années après."
Patricia Kaas (née à Forbach): (rires) "Celui qui tire la marionnette d'Helmut vient de la même ville. Si je peux connaître un tiers de sa carrière, je serai fier."
Des macarons: "Mes préférés sont ceux à la framboise, réglisse (exceptionnel), pistache pas mal aussi... Je réponds avant que tu ne me poses la question: il n'y a pas de partenariat ou de contrat (NDLR: avec Ladurée, pâtisserie de luxe citée dans Ca m'énerve). Ils ont juste été intelligents parce que cela les a faits rire. Ils m'ont autorisé à faire ma "release party album" chez eux, dans leur bar décoré par Philippe Stark sur les Champs Elysées. Rien que pour ça, merci."
Une candidate de Bordeaux à un concours de Miss: "Elle est pas mal... Elle est pas mal du tout... En plus, c'est la région de mon vin préféré. J'en veux pas aux candidates. Je veux juste remettre les pendules à l'heure quand tu regardes cette élection à la télé. Quand tu votes pour ta miss préférée, tu vas pas voter parce qu'elle a fait une minute où elle t'a prouvé qu'elle pouvait être prix Nobel... C'est pas être méchant de dire que quand tu regardes les miss en bikini, t'as envie de voter pour le 90-60-90 qui t'inspire le plus. Cela me fait rigoler quand on les met au micro pendant une minute pour prouver qu'elles pourraient prendre la direction du plus gros laboratoire pharmaceutique d'Europe. On s'en fout! Les gens qui appellent, c'est peut-être pas pour ta science...Respect à Geneviève."
Les vélib, à Paris: "Dans Burn out, je parle des vélos qui peuvent rouler à contre-sens dans Paris. C'est mon morceau préféré sur l'album.Bon. Message à tous ceux qui prennent un vélib: dites-vous que le code de la route, c'est aussi pour vous. Arrêtez-vous aux feux. Et message à la mairie de Paris: mettez un rétroviseur! C'est super-dangereux, mais très écologique."
Le magasin Printemps, à Paris: "Tu l'as pas créé, tu le vends! C'est pareil que pour le Costes, tu sais, ces vendeurs un peu stars, qui te mésestime... L'habit ne fait pas le moine, et le short ne fait pas la carte bancaire. Il faut considérer sa clientèle."
La chaîne de vêtements Zadig et Voltaire: "Je sais pas si cela existe en Belgique. C'est l'enseigne un peu Bobo, cachemire marqué Patti, Robbie... Très cher. Peut-être un jour Helmut... Je pense pas, parce qu'ils sont plutôt rock. C'était pour tacler les petites miss qui ont leur cachemire Zadig..."
David Guetta: "Un des plus grands DJ d'aujourd'hui, très gentil, très simple et humble, malgré une carrière planétaire. Un exemple."
Le Manneken Pis: "Cela me fait rêver depuis que je suis tout petit, parce que je me suis toujours demandé si moi aussi j'aurais une statue de moi en train de faire pipi! On me l'a jamais proposé."
La choucroute: "Plat alsacien par excellence. De temps en temps, mais faut pas abuser en tournée, sinon tu ne sais plus parcourir la scène."
Helmut avec ses danseuses, les Fritzettes: "Justine, Audrey, Sabrina, Bérengère. Ce sont un peu des miss, mais surtout des danseuses et apprenties comédiennes adorables. j'ai énormément de chance d'être entouré par des créatures comme ça."
Un livre de math pour les enfants, écrit par Eric Greff (un homonyme): (rires) "Je connais pas, peut-être un cousin éloigné... Je vais te dire, je suis très touché par l'impact auprès des enfants. Très souvent dans les clubs, aux séances de dédicaces, on vient me dire que c'est pour une nièce de 12 ans, une petite soeur de 8 ans... Il y a une phrase importante de ce regretté Michael Jackson: Quand les enfants aiment une chanson, c'est là que tu tiens un tube. Il avait raison.
@ - http://www.myspace.com/helmutfritz
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