Diffusion d'un
hommage sur Arte Belgique, sortie de compilations chez Blue Note et
d'un recueil de ses Humoeurs. Un an après son décès, Marc Moulin nous
parle toujours.
«Je propose donc, et à partir de maintenant, d'interdire les années à venir aux morts, et de célébrer les vivants, pour qu'au moins, ces années Machin valorisent des gens en pleine activité à qui ça ferait plaisir. Mon planning d'ici 2010 : les années Geluck, Nothomb, Alechinsky, Arno, Clijsters et Henin, Toots Thielemans, Adamo et Kroll ».
Cette saillie presque prophétique date de 2003. Elle provient d'un des billets d'«humoeurs» rédigés chaque semaine par Marc Moulin dans le Télémoustique. Il y déplorait le chevauchement d'une «année Brel» avec une «année Simenon» et exprimait surtout sa lassitude qu'on encense toujours les mêmes, cependant qu'on avait «oublié de faire des années Franquin, Peyo, Morris ou Stanislas-André Steeman». Y aura-t-il un jour une année Marc Moulin? Il ne l'aurait sans doute pas voulu. En attendant, un an après son décès survenu le 26 septembre 2008, consécutif d'un foudroyant cancer de la gorge, le jazzman, homme de radio et humoriste fait l'objet d'une cascade d'hommages.
Le coeur de l'émission sera un portrait réalisé par Serge Bergli «Marc Moulin (comme à la radio)». Six séquences distinctes pour six facettes de Marc Moulin : musicien
de jazz très créatif, homme de radio (il fut l'un des pionniers de
Radio Cité, ancêtre de Radio 21 et un des piliers de la Semaine infernale
), musicien et producteur pop (il fut membre du trio électropop Telex,
arrangeur pour Lio et Alain Chamfort), auteur de théâtre (plusieurs
pièces créées à la Toison d'or), auteur-chroniqueur, auteur
pamphlétaire à propos de la télévision et des médias (à qui il consacra
de nombreux écrits critiques). Doté d'une voix chaude et grave qui
véhiculait idéalement son humour pince-sans-rire, élégant et
philosophique, Marc Moulin répétait souvent le bon mot de son oncle
Oleg «on n'a qu'une vie mais c'est bien assez pour s'en faire une idée».
Le meilloeur des humoeurs
Dans le même temps, plusieurs parutions. «Le meilloeur des humoeurs» rassemble des chroniques publiées dans la page hebdomadaire que lui
accordait le magazine Télémoustique. Comme les billets sont classés par
thème, on peut picorer dans ses thèmes de prédilection. On ne peut que
le remercier d'avoir écrit, par exemple, concernant le petit écran : « Je supplie encore les journaux télévisés de tous les pays d'arrêter, par pitié, d'interroger des gens dans la rue ».
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