Depuis la
sortie de l'estimé Poney EP sorti en 2001 sur l'exigeant label Gigolo de DJ Hell, Vitalic fait partie des meubles
sur la scène techno. Son beat marteau, atténué d'une intuitivité
mélodique pétrie des années 80, ont élevé son tonitruant OK Cow Boy, premier album de 2005, à un statut pop auquel peu prétendent. Avec Flashmob, Vitalic creuse cette veine dancefloor mélodieuse. Et fait surgir les foules.(Photo PIAS)
Ouais, ça me rappelle un peu les raves, dans les années 90, qui ressemblent à des flashmobs sur plusieurs heures. Mais le concert, ouais, sauf que c’est un peu payant quand même. Mais y a un peu de ça derrière, ouais.
Tu as des souvenirs de flashmob impressionnant?
Celui de New York, à la gare centrale : tous ces gens qui se figent comme des statues... C’était un des premiers en fait. Le plus dingue que j’ai vu, c’était à Strasbourg, où des milliers de gens ont rejoué la scène finale de Titanic. Y en a beaucoup dans le métro parisien aussi. Personnellement, je n’y ai jamais participé.
L’album s’appelle «Flashmob» : pourquoi ce nom?
Le processus de gens qui ne se connaissent pas, qui se rencontrent, pour réaliser une petite performance, m’intéressait. Mais je n’imagine pas mes fans se réunir pour faire ça pour moi, non, je ne suis pas narcissique.
Ouais, ça me rappelle un peu les raves, dans les années 90, qui ressemblent à des flashmobs sur plusieurs heures. Mais le concert, ouais, sauf que c’est un peu payant quand même. Mais y a un peu de ça derrière, ouais.
Tu as des souvenirs de flashmob impressionnant?
Celui de New York, à la gare centrale : tous ces gens qui se figent comme des statues... C’était un des premiers en fait. Le plus dingue que j’ai vu, c’était à Strasbourg, où des milliers de gens ont rejoué la scène finale de Titanic. Y en a beaucoup dans le métro parisien aussi. Personnellement, je n’y ai jamais participé.
T’as découvert où le flashmob?
A la télé. Y a beaucoup de trucs qui circulent par mail, aussi. Sinon, internet me sert surtout pour écouter de la musique, recevoir des morceaux, écouter des parties de morceaux…
Un défi à tes fans?
C’est pas à moi d’être créatif. J’ai fait la musique, c’est à eux de créer. Mais un truc un peu bête, comme la plus grande saucisse briochée, ça serait chouette. Pourquoi pas.
Musicalement, Flashmob est moins dur que OK Cowboy…
Ce qui a marqué sur OK Cowboy, c’est surtout les musiques de danse. Pourtant, cet album était varié. Flashmob l’est tout autant, mais j’ai pas voulu faire un motoculteur. Y a beaucoup de motoculteurs en ce moment, et de surenchère : j’en voulais pas.
Tu imagines faire un album sans titre dansant?
Pas pour l’instant, non. Sauf peut-être pour une musique de film.
Effectivement, certains collègues, comme Para One, Paul Kalkbrenner ou Agoria, réalisent des BO. Ça te plairait?
Certains morceaux de OK Cowboy ont été utilisés dans des pubs, mais je n’ai jamais composé spécifiquement pour le cinéma. Jamais de commande. Mais ça me plairait je crois, sur des films que j’aime, ouais. Comme Moroder sur Midnight Express, qui reste l’exemple ultime.
Dans le film «Berlin Calling», dans lequel Kalkbrenner joue un DJ junkie aux abois et dont il compose la BO, le réalisateur donne une nouvelle fois l’image d’une techno liée à la fête extrême, à la drogue, aux excès…
J’ai pas vu le film, mais Berlin, c’est ça. Le club Berghain est extrême. Berlin est extrême.
Tu sens des différences entre publics?
Entre Berlin, Bruxelles ou Tokyo, il y a des modes différentes. Tokyo, c’est très clean : pas question de rentrer dans un club le vendredi et de ressortir le lundi soir. Ça, c’est Berlin. Les grosses machines à danser espagnoles, exclusivement techno, n’ont rien à voir non plus avec les festivals belges où les genres sont mélangés.
Ca change quelque chose pour toi?
Non, moi je fais mon truc. J’adapte pas à l’ambiance. Je fais du Vitalic.
Tu as beaucoup retravaillé ton live…
Il y a des écrans qui jouent sur la transparence, et tout est synchronisé avec les boucles electro. Pour ce live, j’ai réuni une équipe et on crée ensemble, en fonction des idées de chacun. C’est un concept qui va évoluer, sans cadenasser le spectacle, car le visuel me suit : si je reste 10 minutes sur une boucle, les écrans ne vont pas vivre leur propre vie mais rester bloqués sur mon rythme. Rien n’est figé, rien ne se répète. Ça vit et évolue.
OK Cowboy est presque devenu un album pop de par son succès. Ça change ton approche de la musique?
Pas vraiment, non. Le truc naturel aurait été de composer un Flashmob plus orienté radio, mais j’avais pas envie. J’ai vraiment suivi mes envies du moment.
Quel moment?
J’ai terminé Flashmob il y a environ 6 mois, et j’ai travaillé l’année qui a précédé. Je travaille chez moi même si je fais quelques bricoles en tournée. Ce qui reste moins efficace que dans une pièce aménagée pour ça.
Flashmob est infiltré de sonorités eighties…
C’est vrai que j’aime bien ces sons, qui sont donc forcément là. Mais je ne conçois pas mon disque en recherchant les années 80. Ceci dit, dès qu’il y a une voix et un synthé, ça fait forcément 80.
Et avec ces voix éthérées, on ressent un peu de mélancolie, non?
C’est pas de la musique rigolote, c’est pas les Crookers. Même si je peux donner quelques traces d’humour, dans les titres. Comme avec «Alain Delon».
Tu la définis comment, ta musique?
Euh… musique électronique de danse?
Ah ah… ! Ca ne nous aide pas beaucoup…
J’aime bien le terme «disco poilue»…
Tu restes soigneusement en dehors des modes, des courant. Pour caricaturer, tu ne composes ni de la french touch electro à la Justice, ni de la techno minimale à l’allemande…
Y a des trucs que j’aime, d’autres que j’aime pas. C’est tout.
T’as un peu l’image d’un vétéran?
Alors vétéran, c’est à tous les coups! Vétéran, c’est quand t’as l’impression d’avoir vu quelqu’un pendant très longtemps, non? Et vaillant… Y a un côté un peu vieux con, non?
Non, non, faut pas dire ça. Garnier, Saunderson…, ce sont des vétérans.
Oui, mais ils n’ont pas 30 ans. Moi j’ai 33 ans, j’ai sorti un album : je suis pas un vétéran, si?
Peut-être cette image te vient-elle du fait que la musique électronique est un univers très changeant. Or toi, tu as sorti un EP mythique avec Poney, puis un album tout aussi mythique avec OK Cowboy. Et là tu reviens. C’est rare d’être permanent à ce point, je crois.
Mais c’est qu’une décennie. Moby, Garnier, c’est des super vétérans. Sans citer de nom, y a d’autres musiciens qui sont vétérans mais que les kids ont lâché. Ils écoutent Justice, mais pas les mecs de ma génération. Moi, quand je joue en DJ ou en live, y a plein de kids. Je me sens pas en décalage avec eux. Si j’étais une machine à jouer sans arrêt la même chose, je me sentirais vieux. Vétéran peut-être. Mais je recherche des pistes, j’expérimente, je me sens pas vieux con, non. Et puis Justice, ils ont mon âge!
D’où vient ce titre étrange, «Terminateur Benelux»?
C’est un titre descriptif du morceau. C’est un morceau très robotique et guerrier. Donc, «terminateur». Mais la ligne de synthé est typique de l’electro belge des années 80. Front 242 et tout ça. Et puis c’est marrant comme titre au final.
Une histoire particulière avec la Belgique?
De part mon label, PIAS, un petit peu. Et puis j’ai enregistré mon premier album à Bruxelles. J’y reviens souvent parce que les lives au Botanique, à l’AB ou à I Love Techno marchent super bien.
Le clip de «My Disco Song» (voir ci-dessus) a été tourné à Bruxelles…
C’est une petite boîte de prod qui nous a envoyé le script. Ça nous a plu, donc ils ont tourné ici, normal. J’ai rien suivi du tournage, mais après, pour le montage, j’ai reçu des épreuves par internet. Des photos des acteurs aussi, mais on se déplace pas à tous les coups pour les clips, non.
Tu as la réputation d’être un artiste de live. Tu fais encore des DJ sets?
Oui. C’est bien d’amener de l’eau au moulin quand on fait un nouveau disque. C’est toujours plaisant de jouer ses nouveautés devant public. Mais un DJ set, c’est plus léger, plus fun, moins stressant. Et puis moins restrictif puisque je ne joue pas que ma musique, loin de là.
Comment te tiens-tu au courant de l’actualité discographique?
Quand je joue, j’entends ce qui tourne. Je fais mon shopping là. Mon label, Citizen, a des oreilles partout. On est au courant des trucs, forcément.
T’es boulimique de musique.
Ouais… Ouais ouais… Mais pas de nouveauté. J’aime peu de trucs, mais j’aime pas les trucs deux mois. En général, ça reste dans mon oreille. Je suis pas fana des tendances ultimes. Je fonctionne par coups de cœur.
Le label, tu t’en occupes personnellement?
Oui, mais pas au jour le jour. J’ai une équipe. En tournée, c’est impossible. Quand je suis chez moi, je passe au bureau, et là j’y consacre du temps.
Aujourd’hui, gérer un label, c’est difficile?
Très. Parce que, qui achète encore du vinyle? Et du CD? Par contre, pour les musiciens, c’est le moyen d’avoir une existence juridique, d’être indépendant des majors, des tourneurs. Et puis, c’est par envie. Pas pour gagner de l’argent.
Le groupe belge MVSC explique qu’il est plus facile d’exister aujourd’hui en tant que musicien électronique qu’en tant que groupe de rock. Car internet et les machines permettent toujours l’enregistrement electro, mais pas rock. Il faut plus de moyens pour goupiller un disque de rock.
J’suis pas convaincu. Les groupes de rock sont comme les producteurs électroniques. Ils ont tous un ordinateur, tous une carte son, et c’est produit de la même façon. Les histoires de rester en studio pendant 6 mois pour enregistrer un album, ça n’existe plus. Les rockeurs font une maquette, puis passent une demi journée par morceau en studio et puis c’est tout.
Toi même, tu as des voix, tu dois enregistrer live…
Je le fais chez moi, puis je retravaille. Souvent, la version démo me plait plus que les séances studio. Même si ça prend plus de temps, je préfère toujours chipoter avec ce premier jet, souvent meilleur malgré tout.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans ton métier?
La liberté. Par rapport à la gestion du temps.
Mais la sortie d’un disque, c’est la liberté?
Si j’avais pas envie de faire de promo, j’en ferais pas.
Et ce qui te plait le moins?
L’attente. Quand j’arrive sur un festival à 16h et que je joue à 4h du matin.
La vie de musiciens fait fantasmer. Pourtant, avec les dates de tournées qui s’enchaînent, les vols à l’étranger, le bruit, les festivals, le monde, ça doit être une vie complètement démentielle, non?
Franchement, j’aime bien. D’autant qu’avant je faisais tout en avion alors que maintenant, je suis en bus. C’est plus long, mais je dors plus et ça réduit l’attente. C’est pas mal en ce moment.
Y a quoi dans ton bus?
Une Playstation, des écrans, une cafetière, un four, un frigo… C’est comme une chambre d’hôtel ou un appartement. Dans le mien, j’ai une vraie chambre, en plus, c’est super. Et puis ce qui fait vivre tout ça, ben c’est les gens qu’on amène hein. J’ai des techniciens un peu foufous. Et pour être sûr de m’amuser, j’amène des potes encore plus foufous. On s’endort à 7h du matin, on écoute les mêmes morceaux 10.000 fois… Je m’en lasse pas. Depuis que j’ai ce bus, on a fait 6 ou 7 dates ensemble, et on a déjà notre propre langage, on a inventé de nouveaux mots. C’est très rapide. En France on parle souvent de Vitalic comme d’un hip-hop crew : j’ai toujours amené tout un tas de gens. Depuis Poney EP, quand ça marchait un peu, j’ai trouvé ça super, sauf que j’étais tout seul dans ma chambre. Au fur et à mesure, j’ai été déçu. Puis quand j’ai pu me le permettre, j’ai amené tout un monde avec moi, et donc je m’ennuie pas.
Donc prochain album : un disque de rap west coast…
Ah ah, ouais, faudra deux bus!
Interview:
Julien RENSONNET
i - Vitalic, Flashmob, Citizen/Different/PIAS
i - Vitalic sera live à I Love Techno ce 24 octobre à Gand
@ - http://www.myspace.com/vitalicofficial
@ - Notre avis sur Flashmob, en première écoute
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