Sur ce troisième album Hilfe Kommt, ils sont sept. Ils créent toujours à deux, mais «dans nos têtes on entend le piano, les cuivres, les voix, alors on a voulu les ajouter.» Ils ont mis deux ans pour le faire naître. Pour eux, c'est très long «parce qu'on écrit tout le temps , c'est une nécessité artistique pour nous», disent-ils. Ils ont beaucoup réfléchi, beaucoup imaginé, préparé. Ils sont allés très loin dans la recherche du son parfait et se sont offert les services de Paul Webb, ex-bassiste de Talk Talk pour l'enregistrement.
Leur jazz planant, ne snobe pas les accents
rock ou plus pop. Il est teinté de gospel appuyé, des voix de
choristes. Mais n'y voyez rien de religieux, même si leur premier album
a été enregistré dans une église : «On a choisi le lieu pour le
son, pour l'atmosphère, pas vraiment pour la spiritualité. Nous ne
sommes pas religieux dans le sens d'un dieu qui est au-dessus de nous.
On croit en la vie, on croit en la musique. Le gospel, ça n'a pas
forcément à voir avec l'église mais avec l'espoir et l'émotion»,
précise Nicolas, le contrebassiste. Ce premier album est épuisé et
plutôt que de represser l'original, ils vont le recommencer, dans un
studio avec tout le groupe, pour mieux coller à l'évolution du duo
devenu un septet.
Dez Mona, le nom du groupe fait référence à Desdemona le personnage de Shakespeare dans Othello.
Oui, il y a le côté féminin, référence à l'androgyne voix de Gregory
Frateur, mais pour eux, un personnage de tragédie classique, comme
celui-là, c'est avant tout un «symbole pour les grandes émotions comme trahison, la jalousie...» Le chanteur de Dez Mona est un parfait autodidacte. Sa formation ? «La vie, l'amour...», dit-il spontanément, dans un sourire. «J'ai été charpentier puis coiffeur comme mon père».
«On aime chercher dans la vie», intervient Nicolas qui a d'abord travaillé comme historien dans une université avant de se consacrer entièrement à sa musique. «J'ai découvert que j'avais cette voix à 17 ans, poursuit Gregory. J'ai chanté dans une fête avec des amis et un homme est venu me dire «tu as une voix ». Ca a pris du temps pour que je
me décide à faire de la musique. À 20 ans, je suis parti travailler ma
voix en Italie, pendant deux ans. Et quand je suis revenu, j'ai décidé
que c'est ce que je ferais.»
La suite, c'est une tournée, qui
passera par les Pays-Bas, la France où ils sont déjà allés, et les
autres pays où devrait sortir l'album prochainement : Allemagne,
Suisse, Italie... «Pour nous, c'est important de jouer ailleurs,
de rencontrer un public qu'on doit convaincre, inviter à nous écouter,
à entrer dans notre univers. Quand on est convaincu de ce qu'on fait et
qu'on le fait sincèrement, on peut tout faire. Ça a beaucoup marché du
bouche-à-oreille on est très fiers de ça. La musique pour nous c'est un
art, pas un business. Chaque jour heureux de faire de notre art un
métier.»
Les chansons de Dez Mona plongent immédiatement dans une ambiance, un univers planant, doux, sans doute sombre, mais chaleureux. Le genre de musique qui se savoure au calme et qu'on redécouvre au fil des écoutes.
C'est souvent la contrebasse qui accueille, c'est elle qui donne le tempo, appuyée par une batterie caressée. Puis piano, accordéon, cuivres et choristes viennent réchauffer et mettre en avant la voix étonnante et androgyne de Gregory Frateur. On a flashé sur des chansons comme Carry On, Get Out of Here, Jack's Hat ...
@ - http://www.dezmona.com/
@ - http://www.myspace.com/dezmonamusic
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