Ouvert fin 2007, le Belvédère est rapidement devenu le centre névralgique de la vie culturelle alternative namuroise.
Concerts, expositions, happenings : la salle de la citadelle multiplie les rendez-vous et occupe admirablement son créneau. Le Belvédère fait l'unanimité mais son avenir est aujourd'hui mis à mal. En cause : la suppression par le ministre de l'emploi André Antoine de la subvention « APE ». Une subvention essentielle de 35 000 € par an qui sert à payer une partie des salaires des trois permanents du lieu.
« En gros, cela représente la moitié de la charge salariale », indique Jean-François Flamey, le coordinateur. L'autre moitié, c'est le Belvédère qui la finance sur fonds propre.
Robinet coupé en septembre
« La demande de renouvellement pour la subvention a été rentrée dans les temps », dit Jean-François Flamey. Mais en septembre déjà, des sommes attendues ne sont pas arrivées sur le compte en banque du Belvédère, éveillant l'inquiétude de l'équipe. Des coups de fil à l'administration et au cabinet Antoine ont laissé entrevoir l'issue, jusqu'à ce que la notification officielle arrive par la poste début décembre. « On a reçu un courrier nous informant, le ministre Antoine avait décidé de ne plus nous octroyer la subvention, poursuit le coordinateur. La seule explication qui nous est donnée dans la lettre, c'est que nous ne sommes plus une priorité sectorielle. C'est vrai que qu'en lisant le "Plan Marchal 2.vert", on se rend compte qu'il y a peu de place pour le socioculturel. »
Le Belvédère n'est pas resté sans réaction face à ces lourdes menaces sur l'emploi. « On a contacté le cabinet de Fadila Laanan (la ministre de la culture de la Communauté française, NDLR), explique Jean-François Flamey. Ils n'étaient pas au courant de ce qui nous arrivait. Ils nous ont promis d'intercéder en notre faveur auprès du cabinet Antoine. On a eu un contact aussi avec l'échevine de la culture de Namur. Anne De Gand était catastrophée, elle a promis d'agir également. » Contraint de limiter l'activité ? L'équipe attend une réaction d'André Antoine pour imaginer concrètement le futur. Elle ne désespère pas qu'arrangement puisse être trouvé, mais le manque de retour du cabinet inquiète. Une assemblée générale est en tout cas convoquée en janvier. «On va imaginer des scénarios budgétaires hors subvention, indique Manuel Dolhet, administrateur du Belvédère.
On sait qu'on ne pourra pas garder les trois emplois tels quels, et c'est humainement très difficile à accepter. Faudra-t-il licencier ? Recourir au temps partiel ? Organiser des événements plus rentables ? Augmenter le prix d'entrée ? Il sera en tout cas illusoire de continuer à organiser une dizaine d'événements par mois comme actuellement. Et là, c'est la vie culturelle namuroise qui en prend un coup. »
Alexandre DEBATTY
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