Vincent Philippart s'occupe de faire sonner les groupes en concert. Le Liégeois sillonne le monde avec les meilleures formations belges : dEUS, Soulwax, Channel Zero...
«La musique était quelque chose qui me faisait rêver.» Dès 14 ans, Vincent Philippart participe à des organisations de concerts dans la région liégeoise. Véritable mordu, il n'hésite pas à monter dans la camionnette des groupes étrangers qui sont de passage. « Je prenais souvent la Malle pour me rendre en Angleterre . » Il passe notamment pas mal de temps à Manchester. « Les gars de My Bloody Valentine m'ont demandé de faire leur son... je n'y connaissais rien. Je mettais juste les guitares très fort. Finalement, je les ai accompagnés lors de leur première tournée . »
Grâce au bouche à oreille, le Liégeois s'est occupé d'autres formations. « Je suis mixeur, mon boulot, c'est de faire sonner le groupe en live. Je m'occupe du son qui sort en façade, c'est-à-dire le son que le public entend. On m'appelle souvent le sixième musicien, c'est une question de confiance.» En 17 ans, la liste de ses collaborations laisse rêveur : Placebo, Dandy Warhols, CocoRosie... pour la scène internationale. Et en Belgique, Vincent a travaillé avec dEUS (c'est d'ailleurs lui qui alimente le blog du groupe avec des vidéos durant les tournées), Millionaire, Evil Superstar, Soulwax, Channel Zero... « Je fais surtout les groupes qui remplissent des salles de 1000 à 4000 personnes. Le plus gai est de vivre les débuts d'un groupe, il y a une sorte de magie quand ils jouent dans un café et que tu sens le potentiel . » Aujourd'hui, Vincent vit à Bruxelles et a très peu de contacts avec des groupes wallons. « Je n'ai jamais mixé pour eux . » L'occasion ne s'est pas présentée. « Et puis les groupes wallons sonnent un peu "belges", il y a un talent mélodique mais il y a malheureusement un accent. »
Pendant trois ans, il a été responsable du son à l'Ancienne Belgique. L'occasion de se poser un peu et de profiter de la famille. « Être en tournée, cela signifie passer 8 mois par an sur la route . Cela représente 4 à 5 concerts par semaine (pour la dernière tournée de dEUS, en 16 mois, il y a eu 250 concerts). Et lorsqu'on a un peu de temps... on va voir des concerts », sourit-il. En tournée, Vincent commence vers 14h. « J'ai le temps d'aller au musée, de parler avec les musiciens... Avant, je profitais aussi des pauses dans la tournée pour enchaîner les groupes mais maintenant, les oreilles et le corps ont besoin de repos . » À côté des concerts dans des salles, il y a bien sûr les festivals. « C'est plus stressant car on a moins le temps de préparer et lorsque le groupe avec qui tu travailles est tête d'affiche, il y a une responsabilité supplémentaire, on t'attend au tournant. »
Plus surprenant, la première qualité qu'il estime nécessaire dans son métier, c'est d'être sociable. «Normal, tu passes beaucoup de temps avec les musiciens. Il y a de vraies relations qui se nouent, tu es l'ami du début, tu es une espèce de repère. Pour moi, la musicalité et le contact humain sont d'ailleurs plus importants que ma carrière. » Sa carrière, justement, Vincent pense qu'elle est arrivée à un tournant. « Je cherche d'autres projets. Le côté créatif me manque. Pour la première fois de ma vie, j'ai sollicité un boulot . » Mais toujours dans la musique, évidemment...
A. Wer.
Tim Vanhamel oublié à Hambourg
Il y a quelques années, Millionaire faisait la première partie des Queens of the stone age (QOTSA). Entre les deux groupes, l'ambiance est excellente (le leader de Millionaire participera d'ailleurs au projet Eagles of Death Metal avec la tête pensante des QOTSA) «En tournée, il faut s'imposer un horaire strict. Ce matin-là, lorsque je monte dans le bus, je ne vois pas Tim, je me dis qu'il était encore sûrement fourré dans celui des Queens. On démarre. Mais à 7h, il me sonne, furieux: il était toujours à Hambourg. Il a dû nous rejoindre en prenant le train. »
Liège sur la carte musicale
Vincent a beau habiter Bruxelles, il reste avant tout Liégeois. «Ça reste ma ville. C'est pas mal d'être Liégeois quand on voyage », glisse-t-il. Il essaie de suivre l'actualité locale. «Je connais bien Fabrice Lamproye (Soundstation, Ardentes...), il remue ciel et terre. Mais la ville manque d'infrastructures même s'il y a de chouettes salles comme la Caserne Fonck. Par contre, je ne suis pas sûr qu'il y ait vraiment un public pour les concerts. Lors de la tournée de CocoRosie (groupe américain), Liège était la seule date qui n'était pas sold-out. »
Dur metier que celui d'ingé son.
Rédigé par : groupe rock | 11 février 2010 à 18:13