Pendant quatre ans, vous avez fait beaucoup de choses très différentes (tournées, télé…). Cela vous a apporté quoi ?
Tourner à l’étranger, j’avais ce rêve-là, sans oser y croire vraiment… L’émission Tété ou Dédé, c’est pareil. J’avais une fascination pour la culture populaire américaine, et là j’avais l’occasion de la vivre pleinement. J’aime bien de rester curieux et apprendre des autres…
«Premier clair de l’aube», cela renvoie au début du jour, mais aussi aux origines?
C’est la fin d’un cycle et le début d’un autre. J’avais l’impression de tourner en rond. Ces concerts à l’étranger m’ont permis de ressusciter une impulsion.
On vous reproche parfois de ne pas donner un sens immédiat à vos paroles…
Dans ma famille, on était plutôt anglophile. Mon approche du français vient de l’écrit. Moi, j’aime bien les images. Cet album est donc plutôt impressionniste. Ce qui peut rendre les textes cryptiques, c’est qu’on n’est pas dans une logique où dans le premier couplet, on contextualise les choses…
Vous avez fait une tournée Labo Solo où vous dites avoir testé des chansons. Certaines n’ont pas passé la barre?
Oui. Sur la route, on sent quand les gens aiment une nouvelle chanson à leur façon d’applaudir. Je trouve ça plus humain et plus musical de travailler comme cela. C’est pour ça aussi que j’ai mis en place un système de mail. Les gens ne prennent pas de pincettes. Cela aide à prendre du recul.
C’est un peu « Nouvelle Star », avec 1000 membres dans le jury…
Exactement! (rires) C’est plutôt un cadeau de faire une tournée comme ça avec 1 000 membres du jury. Tous les musiciens sont demandeurs de ça.
Pourquoi être allé enregistrer à Portland, dans l’Oregon?
Parce que je m’y sentais plus chez moi. Je ne me voyais pas passer un mois tout seul à Los Angeles.
Dans le livret, toutes les chansons sont datées et vous précisez l’endroit où elles ont été écrites. C’est important?
C’était une façon pour moi de me rappeler plein de souvenirs. Il y a aussi un côté de dire aux gens : «Je vous emmène faire le tout du monde avec moi.»
Quand on est Belge, on ne peut pas passer à côté de titres comme « 36’70 » ou « 1 770 », où vous ne dites pas soixante-dix mais septante…
Cela me renvoie à mon rapport à la francophonie. Ma famille a toujours été dispersée aux quatre coins du monde et j’ai donc été confronté à plusieurs types de francophonie. Il n’y a pas un bon français qui vaut la peine d’être écrit, lu et perpétué…
C’est une chanson qui parle des gens qui sont passéistes. Je pense que l’on se trouve à une charnière de l’Histoire. Mais on ne pourra tirer des enseignements que dans trente ou quarante ans.
Interview :
Marc UYTTERHAEGHE
i - Tété, « Le premier clair de l’aube », Sony Music.
i - En concert le 14 mai à l’Orangerie du Botanique dans le cadre des Nuits Botanique – www.botanique.be. i @ - http://www.myspace.com/tetetv
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