La saison des chicons, c’est mort. On attend impatiemment les premières asperges pour croire définitivement au printemps. On les a peut-être bien vues débarquer ce mardi du Danemark, ces premières vivaces de saison : Treefight For Sunlight a pris racine, ironiquement, au Witloof Bar du Botanique. Entouré de tous les expats danois hébergés à la Commission, le quatuor scandinave ne nous a pas fait regretter les chicons au gratin ou les plaids réchauffés à la bouillotte. C’est le printemps pour la pop aussi.
Précédés d’une flatteuse réputation - tous les groupes qui se pointent au Witloof Bar ne peuvent frimer avec un sticker «l’une des plus glorieuses choses entendues cette année» estampillé Guardian plaqué sur leur premier LP - Mathias, Niels, Christian et Morten nous ont flanqué une pêche bien de saison. L’écoute de leur sautillante sunshine pop rendrait même le sourire aux pompiers de Fukushima.
Alors évidemment, Treefight for Sunlight ne dispose que d’un album. Leur set s’est donc terminé en queue de sirène. Mais leur petite heure inaugurale en Belgique nous a convaincu : il faut désormais compter sur leur pop baroque et bruitiste qui emprunte autant à Supertramp qu’aux Scissor Sisters et Vampire Weekend. Et surtout, c’est clair comme le carré asymétrique filasse du batteur-chanteur Mathias, à MGMT. Sur leur album éponyme, «You and The New World», «Facing the Sun» et surtout «What Became of You and I» au refrain grenadine vous feront vite oublier la pénurie de pneus hiver.
Voix en quinconce, changement de tempo, intro ronflante et alanguies, claviers primesautiers, Treefight for Sunlight sont quatre Beatles qui composent la BO que Tim Burton ferait bien de leur commander. Pleins de nonchalance calculée, de naïveté feinte, de dépression soignée tantôt à la tisane, tantôt à la kriek, tantôt à la vodka fraise.
Julien RENSONNET
i - Treefight for Sunlight, Bella Union
@ - http://www.myspace.com/treefightforsunlight
Commentaires