Peu de groupes de reprises osent sortir un disque. Ou alors quelques copies qu’ils refilent à la fin du concert, entre une tournée dans des gobelets en plastique et une séance de photo avec les fans du groupe originel. Mais malgré ce que leur pseudo laisse entendre, les Mirrors ne sont pas un groupe de reprises. Le quatuor de Brighton s’autorise donc une première escapade discographique, malgré un son qui sent la gomina, l’amidon pour costard et la poussière entre les touches de vieux Korg.
«Lights and Offerings» est en effet la décalcomanie parfaite du son synth-pop eighties. Même en plein revival new wave, jamais un groupe ne nous avait paru autant singer ses glorieux aînés de OMD, Depeche Mode, New Order, Human League, Pet Shop Boys ou Cure. Comme un buvard absorbe une triste facture, comme une Maxell grise rejoue indéfiniment les radio stars.
Alors bien sûr, la mélancolie métallique qui se détache de titres comme «Ways to an End», «Fear of Drowning», «Hide and Seek», «secret» ou le franchement enthousiasmant «Somewhere Strange» et ses poussières d'étoiles (notre vidéo ci-dessous) plaira. Sans doute plus aux quadras qu’aux kids qui y verront peut-être une motivation pour se retourner sur les années 80. Le synthé, la batterie électronique, le beat sec ultra-propre, la voix grave et neutre comme un prompteur, les nappes, les mélodies qui collent, tout ça est parfaitement produit. Net et lisse comme la raie des Kraftwerk.
Mais quand le leader James New (encore un patronyme ironique) explique que «comme on en avait marre des groupes qui ne font aucun effort créatif, on voulait créer quelque chose de complètement différent», ça fait quand même doucement ricaner.
J. R.
i - Mirrors, "Lights and Offerings", Skint/NEWS
@ - http://www.theworldofmirrors.com/
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