Pour un acteur, mieux vaut parfois tourner soi-même ses propres cascades que de pousser la chansonnette. Les critiques sont rarement clémentes avec ces belles gueules cherchant à démontrer la justesse de leur démarche. Et de leurs voix. Les acteurs passés chanteurs ont donc rarement bonne presse. Qu’on pense à David Charvet, Elie Semoun, Steven Seagal ou, plus récemment, à Mélanie Laurent qui n’a plus assez de ses deux joues pour prendre des claques.
C’est donc avec appréhension qu’on a glissé l’album d’Adam Golberg sur notre platine. Heureusement, le rock psychédélique de l’acteur de 2 Days in Paris, Zodiac ou des séries Friends et Joey ne provoque d’entrée aucune nausée irrémédiable. Le disque, le second de Golberg après une sortie sous le nom de LANDy abandonné pour cause d’homonymies, s’avère même tout à fait écoutable et plutôt recommandable.
Produit en collaboration avec Aaron Espinoza du groupe Earlimart, The Goldberg Sisters navigue sur les côtes californiennes entre folk, pop (The Heart Grows Fonder) et rock psyché (Erik Erikson). La voix plaintive et malicieuse de Goldberg est plutôt nasillarde. On pense à Lennon. Elle se pose sur des bandes excessivement produites, des variations sur de multiples couches de violons, de trompettes, d’harmonium, de piano et de tambourins qui rebondissent et ricochent d’écho en écho, au fil des étirements imposés par le logiciel Pro Tools.
Ensoleillée, habitée, parfois hantée ou plombée (You’re Beautiful When You Die), la musique de The Goldberg Sisters capitalise sur son héritage tout en imposant un son propre et élaboré, rarement simple et immédiat. Sans aller vers les sommets de complexité qui captivent les suiveurs de la scène indé, leur son n’est pas si évident. Goldberg et ses sœurs imaginaires ne méritent absolument pas la moquerie d’habitude réservée à ses collègues Charvet et Seagal.
Julien RENSONNET
i - The Goldberg Sisters, Apology Music/PIAS
@ - http://www.myspace.com/thegoldbergsisters
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