Showcase / Le blog musique de L'Avenir

ON Y ETAIT | Synesthésie germano-nipponneavec Alva Noto et Ryuichi Sakamoto

Rarement on en a pris autant dans la vue et l’ouïe que ce lundi à l’AB. Pourtant, le dispositif scénique d’Alva Noto et Ryuichi Sakamoto défiait jusqu’au Mime Marceau : un piano, une tablette à machines et un écran de LED tout plat tapissant une scène drapée de noir. De quoi sans doute s’assortir au public plus âgé et plus habillé qu’à l’habitude d’une AB complète dans sa configuration théâtre malgré un prix s’approchant des tarifs d’opéras. Une AB où la moquette épaisse remplaçait le tapis de gobelets de plastiques, interdits à l’entrée…

EN BREF | Trop petite, l'AB?

Le nouveau directeur de l'Ancienne Belgique (AB), Dirk De Clippeleir, estime que l'Ancienne Belgique aura besoin à terme d'une troisième salle.

Le nouveau directeur de la salle de concert l'Ancienne Belgique déclare ce jeudi dans les colonnes du Standaard: "La demande pour la grande salle est beaucoup plus importante que ce que nous avons la possibilité de programmer".

CHRONIQUE | Avec Mogwai, post-rock will never die ***

Difficile d’être original en composant du post-rock. Même en glissant un peu d’Auto-Tune. Difficile cependant de reprocher à Mogwai de persister dans la veine, tant ces Ecossais sans charisme y excellent. Si on a parfois envie de zapper les plages «hardcore» - justement - à guitares (San Pedro ou How To Be A Werewolf) de leur 7e album studio, le reste de Hardcore Will Never Die, But You Will relève d’une toute grande maîtrise.

Sans en réinventer l’esthétique guitare-claviers-batterie, Mogwai y utilise toutes les ficelles du genre qu’ils ont contribué à faire vivre afin que jamais il ne meure: spleen ouateux qu’on ne sait devoir rire ou pleurer (inaugural et réussi White Noise), retenue tout en tension avant le feu vert vrombissant (Mexican Grand Prix), rock staccato au bord d’un précipice (Rano Pano, enthousiasmant), atmosphères satinées (Letters To The Metro, sur les mêmes rails que la BO de Lost in Translation), petit clin d’œil à The National (George Square Thatcher Death Party), déchirants violons déchirés par la batterie (Too Raging To Cheers) ou épiques courses de demi-fond (You’re Lionel Richie). Avec, comme toujours, autant de génie dans l’exercice du baptême des instrumentaux que dans leur exécution.