Showcase / Le blog musique de L'Avenir

ON Y ETAIT | Le MicroFestival pluvieux d'un an

« Pas besoin de bottes ni de parapluie », qu’on se dit en embarquant vers le MicroFestival quand la drache qui remplit les nappes phréatiques depuis début juillet revient vérifier qu’il y reste pas encore un peu de place. Parce qu’au MicroFestival, deux chapiteaux sont dressés pour s’abriter. Et comme on sera en plein Liège dans le quartier Saint-Léonard, on pataugera pas non plus.

Si y a plus trop de place dans les nappes phréatiques, y en a pas beaucoup plus pour ceux qui voudraient rejoindre Liège ce samedi. Toutes les préventes s’étaient arrachées pour ce 2^e rendez-vous d’un festival qui commence tout doucement à s’assurer un public un peu exclusif et trop content d’être dans le coup que pour laisser passer son tour. Tout le p’tit milieu musical liégeois et extra-principautaire se retrouve sur le pavé de l’Espace 251 Nord. Et comme JauneOrange veut garder de l’espace pour laisser respirer ses festivaliers, le label refuse d’engorger ses tentes et sa cour. Résultat : après 1.200 personnes et une longue guest list, on ferme la pompe.

ON Y ETAIT | Suarez et Joshua,chauds sous la pluie aux Fêtes de la Musique à Namur

La journée de samedi de la Fête de la musique à Namur a proposé un éventail aussi varié que les humeurs du ciel. Entre parapluies et éclaircies, la fête a cuminé avec les prestations de Suarez et de Joshua qui ont fait le plein de spectateurs sur la place d'Armes.

Dans l'après-midi, les concerts donnés dans le prolongement de la médiathèque avait déjà ravi les mélomanes aux envies plus intimistes. La française Françoiz Breut est ainsi venue partager ses chansons empreintes de nostalgie et de doux pessimisme. L'ancienne compagne de Dominique A s'est montrée tour à tour songeuse, meneuse, rêveuse et même mutine lorsque son matériel technique lui faisait quelque rosserie. Déjà invitée au Belvédère, il y a quelques mois, François Breut semble se plaire à Namur.

ON Y ETAIT | Hoquets appelle Tatayet en renfort à Namur

C'est le groupe Hoquets qui était tête d'affiche de la première journée des Fêtes de la Musique à Namur vendredi. Ce groupe terriblement belge aux instruments improbables et bricolés a livré une prestation à la hauteur des attentes placées dans ce trio déjanté.

Hoquets était à Gand, la veille. C'est que ça roule pour ce groupe dont les faits d'armes se multiplient comme sur le CV de Napoléon Bonaparte. Le premier de ceux-ci est d'avoir sorti un 45 tours, l'année dernière, qui faisait à la fois l'apologie d'un produit du terroir ("Couque de Dinant", notre vidéo) et de la complexité belge ("3 régions, 3 communautés").

ON Y ETAIT | Synesthésie germano-nipponneavec Alva Noto et Ryuichi Sakamoto

Rarement on en a pris autant dans la vue et l’ouïe que ce lundi à l’AB. Pourtant, le dispositif scénique d’Alva Noto et Ryuichi Sakamoto défiait jusqu’au Mime Marceau : un piano, une tablette à machines et un écran de LED tout plat tapissant une scène drapée de noir. De quoi sans doute s’assortir au public plus âgé et plus habillé qu’à l’habitude d’une AB complète dans sa configuration théâtre malgré un prix s’approchant des tarifs d’opéras. Une AB où la moquette épaisse remplaçait le tapis de gobelets de plastiques, interdits à l’entrée…

ON Y ETAIT | Jazz à Liège: plaisirs du sax

Pour sa vingt-et-unième édition, le festival international Jazz à Liège restait fidèle à sa formule distillant les concerts dans les cinq salles du site du Palais des Congrès de Liège en bord de Meuse. La soirée de samedi se présentait comme une gigantesque fête de l’instrument-roi du jazz, le saxophone, avec, entre autres, trois des personnalités les plus en vue ces dernières années : Stefano di Battista, David Murray et David Sanchez.

ON Y ETAIT | Sufjan Stevens, gardien du Cirque

Quels sont les points communs entre Sufjan Stevens, génie de la musique folk reconverti en tripatouilleur de machines cracheur de cuivres, et Silvio Proto, gardien de but hennuyer du club violet de notre belle capitale? Croyez-nous, ils sont plus nombreux que vous ne le pensez...

1°) Ils jouent de temps en temps à Bruxelles

Forcément, Silvio y est plus souvent que Sufjan, qui ouvrait ce mardi les Nuits du Botanique dans un Cirque Royal étouffant. Une première date en Belgique depuis 2005 puisque le fortiche Américain n'avait plus sorti d'album véritable depuis la naissance d'"Illinois", qui lui valut alors sa consécration. "Je vais vous parler de la vie, de la mort ou de l'amour, explique le chanteur barré en détaillant les thèmes de son indispensable "The Age of Adz", l'un des albums de 2010. Ca sera un véritable voyage eschatologique". Ceux qui n'étaient pas là le regretteront peut-être plus que des supporters voyant échapper un titre...

2°) Ils ont tendance à suer un peu

Sous le gel qui rehausse leur petite mèche entre deux tempes rasées, nos deux artistes dégoulinent. Pour Silvio, vu le printemps qu'on se tape, on comprend que les dimanches après-midis à Bruges ou les soirées à Sclessin soient éprouvantes. Pour Sufjan, c'est la faute au public, délaissant en masse les écrans du détenteur des droits télé de la Jupiler League pour la Maes du Cirque Royal. Vu le sold-out absolu annoncé depuis belle lurette, les chemises à carreaux des hipsters collaient sur les dossiers en skaï de la royale cuvette.

ON Y ETAIT | Naked and Famous, bientôt célèbres?

On ne peut pas dire que le rock néo-zélandais fasse la une des magazines musicaux dans l'hémisphère nord. A part The Datsuns et, à la limite, Phoenix Foundation, les Kiwis qui cartonnent chez eux ne réussissent pas souvent à passer l'équateur. Ce qui rappelle un peu la scène belge, finalement.

La situation pourrait bien changer avec l'arrivée sur la scène mondiale des tout jeunes et pas tellement tout bronzés The Naked & Famous. Avec leur tube évident Young Blood (notre vidéo), passé en BO de Gossip Girl, ils apportent en effet du sang neuf au paysage musical océanien. Habillés de noir, limite gothiques avec leurs combat shoes, les 5 Néo-Zélandais ont en tout cas retourné une Rotonde au public juvénile ce jeudi soir au Botanique.

ON Y ETAIT | Sous les sunlights du Danemark

La saison des chicons, c’est mort. On attend impatiemment les premières asperges pour croire définitivement au printemps. On les a peut-être bien vues débarquer ce mardi du Danemark, ces premières vivaces de saison : Treefight For Sunlight a pris racine, ironiquement, au Witloof Bar du Botanique. Entouré de tous les expats danois hébergés à la Commission, le quatuor scandinave ne nous a pas fait regretter les chicons au gratin ou les plaids réchauffés à la bouillotte. C’est le printemps pour la pop aussi.

Précédés d’une flatteuse réputation - tous les groupes qui se pointent au Witloof Bar ne peuvent frimer avec un sticker «l’une des plus glorieuses choses entendues cette année» estampillé Guardian plaqué sur leur premier LP - Mathias, Niels, Christian et Morten nous ont flanqué une pêche bien de saison. L’écoute de leur sautillante sunshine pop rendrait même le sourire aux pompiers de Fukushima.

ON Y ETAIT | Avec Agnes Obel, le Danemark conte à nouveau

Petite princesse venue du royaume danois, Agnes Obel enchante avec ses doigts de fée délicatement posés sur le piano. Elle était ce mardi au Vieux Moulin d’Ecaussinnes pour nous conter quelques pages de son premier album, l’essentiel «Philarmonics». On y était.

Des nanas au piano, on ne les compte plus. Mais Agnes Obel a quelque chose de neuf. Ou plutôt d’ancestral. De viscéral. De primordial. Princesse viking aux tresses de blé serrées sur un pâle visage fin, la Danoise offre une pop au parfum d’humus, d’herbe humide après la pluie, de champ labouré. Par la charrue ou le destrier. Son délicat «Riverside» est presque médiéval. On jurerait y entendre harpe ou luth alors que seules des cordes de violoncelle et de guitares soutiennent sur son disque les touches en noir et blanc de son piano.

Agnes Obel a l’authenticité des paysages scandinaves, la ferveur des vagues, la froideur des pierres et la chaleur des flammes. Des flammes qui justement lui léchaient les fesses ce mardi à Ecaussinnes, où PIAS nous avait convié à un showcase de la jeune conteuse danoise. Comme lors d’une veillée à l’écoute d’Andersen, le parterre était toute ouïe avant que son hôte ne s’envole raconter ses textes à l’Oncle Sam.

ON Y ETAIT | Ma nuit de vieux con aux Transardentes

Alors c’est ça qu’on ressent. J’me doutais qu’il y aurait bien un soir où j’me retrouverais perdu dans un parterre. Où le son craché par les enceintes me serait aussi étranger qu’un air country. Où son charme serait aussi obscur qu’une maclotte ardennaise. Et aussi charmant qu’une alarme incendie. (Photo DJ Hell par Goldo pour Les Transardentes)

Ce soir là m’est arrivé ce samedi aux Transardentes. Dans le hall principal. Chauffé à blanc. Humide de sueur. Obturé de cris. Saturé de beats crasseux et de turbines stridulantes. Un enfer. Ou simplement le son d’une autre génération que la mienne. Un son créatif, déluré, à la mixité géographique largement assumée. Alliant les syncopes coupé-décalé et la couleur du baile funk  aux crachats du grime et aux saccades dubstep. La musique surpuissante de The Count & Sinden, de Highbloo ou de Carte Blanche. Dur constat. Moins pour mes tympans, habitués à la lourdeur des basses, que pour ma certitude en mon éternelle jeunesse. Cette musique de 2011, je la comprends peu et ne veux pas la danser. Ben ouais, ça y est, je suis un vieux con.