Showcase / Le blog musique de L'Avenir

CHRONIQUE | Boure et boure et Buraka Som Sistema **

Dans les stades de la Coupe d'Afrique des Nations de football, sifflets, tambours et harangues aux accents souriants retentissent à tout rompre. Comme sur ce mix que Buraka Som Sistema enchaîne pour le 49e volume de la fameuse série Fabriclive, et sans aucun doute le plus chamarré. Aussi chamarré que les écharpes des supporters angolais malgré leur élimination en quart de la CAN contre le Ghana.

Car, grosse sensation electro de 2009, le collectif portugais continue d'instiller ses influences angolaises du kuduro dans sa musique. Ca remue clairement son gras lorsque les Buraka sont aux platines. Mais ils ne se limitent pas à l'Afrique dans cette grosse heure pluriculturelle: les autres sons electroworld comme le baïle funk brésilien cher à Diplo (présent ici sous son nom de Major Lazer), le dub, le zouk ou la ghetto tech.

En résulte un mix fidget house un chouïa bourrin, sans grande classe, mais instinctif. Et qui risque bien d'illustrer l'omniprésence de ce son métissé, charnu et ensoleillé en 2010. D'autant que la Coupe du Monde de foot aura lieu en Afrique du Sud! Pas étonnant dès lors, que Buraka Som Sistema soit repris dans les bandes son des jeux vidéo de foot.

J. R.

i - Fabriclive 49, Fabric/NEWS
@ - http://www.myspace.com/burakasomsistema
@ - Le site de la Fabric

CHRONIQUE | Le coup de main à la world d'Hindi Zahra ***

La musique d'Hindi Zahra est un mélange inclassable de blues, de jazz et de musique du monde. Dès l'ouverture de ce premier album Handmade et son Beautiful Tango on est transporté dans cet univers mélancolique planant. Il y a du jazzy dans Imik Si Mik. C'est parfois franchement blues comme dans At the same time, mais avec une touche de mandoline et des percussions orientales qui amènent du caractère. Le tout est porté par une voix douce et envoûtante.

EN BREF | Buena Vista Social Club veut se rajeunir

Le collectif musical cubain Buena Vista Social Club veut assurer sa relève en intégrant des jeunes. Car ces dernières années, six musiciens sont décédés.

CONCERT | Plongez à l'aveugle pour les aveugles

Le vendredi 4 décembre, l'ONG belge Light for the World qui lutte contre la cécité des enfants en Afrique, organise un concert conceptuel dans le noir au Théâtre Molière à Bruxelles. Durant ce concert, le public sera plongé dans l'obscurité totale pour un voyage avec la crème de la scène world belge.

INTERVIEW | Kusturica amène le bloc de l'est à Namur

Les yeux cernés , la barbe mal entretenue, le cheveu gras et sommairement coiffé, un tee-shirt de Youri Gagarine - « mon idole : il est parti dans l'espace le jour où je suis entré à l'école » - sur le dos : aucun doute, c'est bien Emir Kusturica (à gauche sur la photo) qui descend gauchement l'escalier de l'hôtel Westminster, au coeur de Paris. L'actualité du réalisateur bosniaque, deux fois Palme d'or à Cannes, est double : alors qu'il égayera les fêtes de Wallonie avec la musique tzigane et festive de son No Smoking Orchestra samedi, il sera à l'affiche de L'affaire Farewell, le nouveau Christian Carion (Joyeux Noël), dès le 23 septembre. Pour une première très convaincante en tant qu'acteur dans le rôle d'un colonel du KGB qui joua les espions pour l'Occident, contribuant de la sorte à démanteler le bloc soviétique au début des années 80. Interview dans un anglais très... slave. (photo Reporters)

Vous et votre groupe venez jouer gratuitement à Namur : pourquoi?
Pour le simple plaisir de partager avec le public notre amour de la fête et de la musique. Une musique spontanée, que n'a pas encore pervertie notre époque. Loin de la techno et de ses beats à répétition sans humanité.

INTERNET | Le nouveau Manu Chao contre un p'tit don

Poussé par son amour de l'Amérique Latine et par son dévouement, l'artiste français Manu Chao a empoigné son ukulélé pour enregistrer les patients en neuropsychologie de l'Hôpital Tiburcio Borda, à Buenos Aires en Argentine. En ressort un album d'une petite demi-heure et rempli de samples de voix souriantes, de cordes légères et de cuivres chauds, le tout dans une ambiance de marchés latino touffu et coloré.

FESTIVAL | Sexe, accordéon et alcool à Esperanzah

 Esperanzah! Tout est dans le nom. Le point d'exclamation traduit la détermination des organisateurs de ce festival éminemment citoyen à changer le monde. Le "world", devrait-on dire puisque le rendez-vous de l'abbaye de Floreffe s'affiche, encore plus que Couleur Café, comme LE rendez-vous belge du genre. (Photo Luc Cheffert@Esperanzah!)

Le substantif traduit l'espoir d'une planète plus simple, plus belle, plus vraie. Et ces deux revendications se vivent dans la fête, au fil d'une affiche métissée où se croisent les slameurs (Abd Al Malik), les punks belgo-colombiens (La Chiva Gantiva), la musique celtique mâtinée d'electro (Dietrich) ou la devise «Sexe, accordéon et alcool» avec Java.

+ Le line-up dans la suite de la note

FESTIVAL | Esperanzah!: un festival "décent"

 Alexandre Seron, vous êtes coordinateur de la recherche au Centre National de Coopération au Développement. Comment le CNCD est-il devenu partenaire d'Esperanzah ! ?
Le partenariat remonte à plusieurs années. Il s'est fait naturellement : Esperanzah! voulait aborder des sujets engagés liés au Nord-Sud, et le CNCD est la coupole de toutes les ONG, syndicats et mouvements sociaux qui travaillent dans ces thématiques. (Photo J.B. Maréchal@Esperanzah!)

La collaboration ne s'arrête pas au festival...
L'année dernière déjà, Esperanzah! a participé au lancement de l'opération 11-11-11 avec un concert de Rokia Traoré. On relance la formule cette année, avec un concert au Théâtre de Namur.

+ Suite de l'interview et programation

CHRONIQUE | Boucherie aux os ***

Protégée d’un tablier de fanfreluches multicolores qu’elle coud elle-même avec des guenilles récupérées en friperie, Ebony Bones! empoigne son hachoir tranchant comme un riff des Clash et passe à sa moulinette toutes les viandes dont elle se nourrit depuis son enfance. Punk, funk, ska, world, pop, hip hop… cette Londonienne de 28 ans, croisement de Tina Turner, Beyonce et Grace Jones sous sa choucroute afro décolorée, mélange les genres avec la science d’un charcutier de concours.

Ses salaisons, piquantes et pop, inclassables, font de cette ancienne actrice de sitcoms - Ebony Thomas de son vrai nom a joué 8 ans dans Family Affairs, un Plus Belle la Vie ultra-suivi Outre-Manche - un met plus attirant encore que les braadworsts de festival. Sa surpuissant recette épice ainsi un premier single ravageur, The Muzik, hachis de samba, de funk, d’electro, de disco et de rock tapageur. On entend Klaxons, Gossip ou Diplo.

La sauce d’Ebony Bones! prend au point que Santigold et MIA, les blackes précédemment les plus cotées de la scène indie, passeraient presque pour des bouchères bon marché de hard discounters. Et fleurent le fumet rance de barbecue réchauffé.

Julien RENSONNET

i - Ebony Bones!, Bone of My Bones, Sunday Best/PIAS
i - En live au Pukkelpop le vendredi 21 août
@ - http://www.myspace.com/ebonybones

ON Y EST | Dour l'engagé

Des milliers. 34 000 exactement, dont une grande partie oscille entre 15 et 25 ans. Les festivaliers de Dour se rendaient par vagues incessantes sur le site des concerts lors de ce premier jour de réjouissances estivales, ce jeudi. De la passerelle métallique qui mène vers le paradis de la musique (et l’enfer des commodités), certains s’arrêtent un instant à la vue de l’espace multicolore formé par les tentes. Elles y resteront plantées pendant quatre jours de folie, durant lesquels 200 groupes se succèdent sur les six scènes du festival. + Les photos des premiers jours